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Trésor © Gaëlle Simon

Trésor

Juin 2015 : j’achète dans un vide grenier un appareil photo réflex datant de 1986 avec deux objectifs, un adaptateur, un flash et la notice, le tout dans sa pochette et pour 15€. A ce prix là je m’attends évidemment à un appareil inutilisable. Pourtant, le monsieur m’affirme qu’il fonctionne toujours et qu’il suffit de changer la pile (et qu’il a même fait la Coupe du Monde 1986 !). Ce dernier argument ne pèsera peut-être pas dans ma décision d’achat, mais j’apprécie toujours les histoires de souvenirs passés et mon coeur s’emballe quand même un peu à l’idée de ramener chez moi une pochette qui a fait l’aller-retour jusqu’à Mexico, à une époque où je n’existais pas encore.

De vieux appareils photo, chez moi, j’en ai beaucoup : des premiers kodaks aux polaroids, beaucoup ne marchent plus mais j’aime juste les regarder. Comme les vieilles voitures, je les trouve beaucoup plus beaux que ceux d’aujourd’hui. Cette fois-ci, c’est la première fois que j’ai dans les mains un vrai de vrai, un appareil photo professionnel “de jadis”. Pour ceux qui ont étudié la photographie, la prise de vue en analogique est, à mon avis, une étape incontournable dans l’évolution professionnelle. En tant qu’étudiante en communication, c’est l’opposé qui s’est manifesté à moi : l’ultra-rapidité du partage de l’information et l’usage des technologies numériques et modernes. Alors, quand j’ai trouvé cet appareil photo, c’était enfin une chance d’essayer.

En allant acheter la fameuse pile au magasin photo, je raconte mon histoire au conseiller qui me dit que l’appareil que j’ai dans les mains est le meilleur de sa génération : le Canon A-1. Incroyable de l’avoir trouvé à ce prix là dans un tout petit village des hauteurs de Nice ! J’ai pris plus d’un an à user ma première pellicule : je voulais capturer un bon moment, avec une belle lumière, sans me donner le droit à l’erreur. L’habitude de photographier des dizaines de choses chaque jour pour n’en garder qu’une seule m’a mit la pression de réfléchir dix fois plus à chaque image et de ne prendre en photo que ce “qui vaut le coup” : des gens, des lieux ou des moments que j’aime. Je l’ai d’ailleurs souvent oublié dans sa pochette au long de cette année…

Je me sens, bien sûr, aujourd’hui, un peu honteuse de découvrir à peine maintenant le “vrai” argentique (et pas celui des appareils photo jetables). Mais ce sentiment n’est rien par rapport à celui de la découverte des moments que j’avais capturé et déjà oublié. Et c’est ça, finalement, le vrai plaisir de l’analogique aujourd’hui : prendre le temps de capturer certains moments pour n’en découvrir le résultat que des mois plus tard quand on a l’habitude de contrôler chaque image et de la diffuser dans l’instant. Ce jour de juin 2015 m’a offert un vrai trésor !

Ps: je suis aussi plutôt contente du résultat sur une pellicule de 36 poses pour un appareil photo qui n’a pas été utilisé depuis plus de 20 ans !

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