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© Gaëlle Simon - 2023
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Reportage aux confins de l’Université

Le 24 février 2022, j’ai commencé un long reportage de plus de 20 shootings photo pour la Fondation Université te d’Azur. Retour sur une aventure à la rencontre d’univers d’excellence. 

L’université a été le berceau de mes premières réalisations et de l’artiste que je suis devenue, le lieu où mes nouveaux rêves sont nés et ont commencé à se réaliser, puis celui de rencontres inoubliables qui ont forgé mon destin. 

Je me souviens de mes années universitaires avec joie, fierté et beaucoup de nostalgie, je dois l’avouer. Ce furent pour moi les années où celle que je suis aujourd’hui a réellement vu le jour. Un terrain infini de création, de projets, d’ambitions et d’espoir. J’aimais le mélange culturel de mon campus, Carlone, et la richesse de ses échanges, mais j’aimais aussi visiter et rencontrer d’autres étudiants, sur d’autres campus mon engagement associatif m’y invitait , m’enrichir de tous ces univers si différents et pourtant regroupés sur un même territoire. Que ce soit par mes études ou mes années d’engagement étudiant, l’université restera pour moi et pour toujours la période magique où “tout a commencé”. 

Alors, quand la Fondation Université te d’Azur m’a proposé de réaliser une vingtaine de shootings pour sa brochure et de partir à la rencontre de chercheurs, professeurs, étudiants, artistes, chefs d’entreprises qui font et portent les projets d’Université Côte d’Azur, et ce pour les mettre en lumière, mon coeur a fait un bon. C’était un rêve secret qui se réalisait. Le bonheur de retourner sur les lieux de ma vie étudiante, de rencontrer de nouveau et encore plus profondément la passion et l’expertise dans des domaines si riches et variés. C’était l’occasion d’utiliser ma passion et mon savoir faire au profit d’un sujet cher et précieux à mon cœur et à mon histoire. L’aventure pouvait commencer. 

Et elle n’a pas trahi sa promesse, cette aventure. Des studios de danse de Rosella Hightower aux blocs opératoires du CHU de Pasteur, en passant par les différents campus d’Université Côte d’Azur, puis en faisant un petit détour par le festival CanneSeries, je ne sais pas si l’on peut dire que j’ai vu du pays, mais j’ai découvert des centaines de mondes inédits. 

Ce fut un défi, à chaque fois, de trouver l’angle, la lumière, le cadrage en quelques minutes pour mettre en lumière la personne photographiée, son projet, son travail et son expertise, tout en respectant sa personnalité et en rendant une image esthétique et vraie. Un défi dont je me délecte à chaque fois. A travers mes photographies, je cherche toujours à donner à voir la personne photographiée telle qu’elle est, sans la transformer, mais en la mettant en valeur, en la sublimant et en racontant son histoire. Je veux qu’en un clin d’œil, sans besoin de texte, on comprenne et on entre dans son univers. J’ai essayé, au mieux, de relever ce défi. 

Aujourd’hui, la brochure est sortie. C’est le fruit de toutes ces rencontres et de ces milliers de clichés. Et parmi ces milliers de clichés, j’en ai sélectionné dix en particulier. Les dix images phares de ce reportage. Je vous raconte. 

 

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CHU Pasteur, 8h30 du matin.  

Le professeur Nicolas Guevarra réalise une opération unique, nous dit-il. Un moment hors du temps, d’une précision extrême où rien ne doit venir distraire la concentration. Je suis comme une souris. Discrète, le plus possible. J’essaie d’être transparente, invisible et de capturer l’importance de ce moment où tout se joue. Le ballet des outils démarre, dans un silence qui modifie le cours du temps. 

Je n’avais jamais été dans un bloc opératoire jusqu’à présent. C’est ma première séance photo dans un de ces lieux où la vie est au cœur de tous les esprits. Ce fût le reportage le plus immersif il faut mettre une tenue médicale, masque, charlotte je suis, ce jour là, réellement entrée dans un monde. C’est le shooting qui m’a le plus marqué. 

 

Faculté de médecine, fin de matinée 

Pauline Cotinat est l’égérie de la brochure de la Fondation. Elle a également, et surtout, monté sa start-up Viridis dont elle nous a présenté les locaux et les labos pour cette séance photo. Nous avons pris l’ascenseur de la tour pasteur pour quelques nombreux étages et, au milieu de ce qu’il semblait être le ciel, nous sommes arrivés. J’ai adoré cette séance avec Pauline, sa gentillesse et sa passion pour son travail, découvrir un univers qui m’était totalement inconnu, le photographier. 

J’ai choisi cette image pour sa composition, sa lumière, son sourire et ce monde marin que l’on devine au-delà des vitres. La lumière bleue n’est pas la plus facile à photographier, mais sur cette image, la magie, pour une seconde, s’est créée.  

 

Rosella Hightower, un après-midi 

Instant inattendu dans les studios de danse de l’école Rosella Hightower. Un moment poétique comme ceux que je préfère capturer.
Les filles répètent et la porte du studio est ouverte. Un jeune garçon glisse sa tête et observe avec curiosité les répétitions pendant de longues minutes. J’ai l’impression d’assister à une photographie de Robert Doisneau dans la vraie vie. Juste quelques minutes de poésie. 

 

Rosella Hightower, fin d’hiver, encore un après-midi 

J’étais venue ici, à Mougins, pour y photographier Maël, élève danseur et lauréat de la bourse d’excellence “Art, Culture et Créativité”. Pour les photos, il a imaginé une chorégraphie que j’ai essayé de suivre et de transmettre. Tout en sensibilité, en union avec la grâce de ses gestes, la douce chaleur de la lumière d’un hiver qui se terminait et le décor du campus de Rosella Hightower. J’aime cette photo pour la composition entre l’arbre et Maël, le mouvement et l’immobilité, les feuilles tombées et la vie dansée.  

 

Observatoire de Nice, un jour de printemps avant midi 

J’ai grandi à La Trinité et, en allant à Nice, je redécouvrais sur chaque trajet l’observatoire avec émerveillement. C’était pour moi un monument magique. Je l’imaginais comme la lune qui s’était posée sur une montagne. De toutes mes années sur la Côte d’Azur, je n’ai jamais eu la chance de le visiter. C’était un rêve… Qui s’est réalisé grâce à ce reportage.
J’y ai rencontré Héloïse, astrophysicienne. Nous l’avons photographié dans la bibliothèque de l’observatoire avec le livre qui, enfant, a glissé dans son cœur le rêve de son métier, celui de découvrir le ciel. Cette séance photo a été, littéralement, un voyage vers les étoiles et la rencontre avec un autre univers.
J’aime cette photo dHéloïse au milieu de Jupiter et de ses satellites. Une photographie humainement impossible, mais c’est le rêve qui a pris les devants ce jour-là. 

 

Sophia Antipolis, 

Sur l’ordinateur, une cellule observée au microscope s’affiche en plein écran. Nous sommes au laboratoire de recherche sur la santé mentale. Au travers de cette cellule, je photographie les chercheurs qui échangent sur le sujet.
Compliqué de photographier et de documenter dans un espace petit, en essayant d’avoir un point de vue original et créatif. J’aime cette photo pour cette mise en abîme : l’échange et la recherche à travers le microscopique. 

 

Maison de l’Etudiant, le 16 mars 2022 

Ce soir, dix-sept doctorants passent devant le public et en direct sur les réseaux pour présenter leur thèse en 180 secondes. Je suis en coulisse, le stress monte, les visages se crispent, certains se concentrent et se mettent en retrait, d’autres préfèrent discuter et penser à autre chose. Derrière les pendrillons, les prochains à monter sur scène mettent en place leur micro. Un dernier grand souffle et c’est parti ! Ceux qui sont déjà passés affichent un sourire apaisé et communicatif ; pour eux ça y est, c’est fait. 

Je ne connaissais aucun d’entre eux ce soir-là mais je ressentais leur concentration, l’exigence de la perfection de l’instant, au plus profond de moi. J’avais peur d’être de trop au milieu de ce tract. Cette expérience m’a rappelé à mes cinq années au Théâtre National de Nice à photographier les comédiens entre deux passages sur scène. Cette adrénaline, je l’ai déjà photographiée de près.
Ici, Lyne Daumas, en pleine respiration dans la salle de détente/dans le salon de préparation. Elle passera dans plusieurs dizaines de minutes et remportera, ce soir-là, le prix du jury de l’édition 2022. 

 

Cannes, campus Georges Mélies 

French Acoustics est une start-up soutenue par la Fondation Université Côte d’Azur.  Ses locaux cohabitent avec la vie étudiante, sur le nouveau campus de Cannes consacré au cinéma. Ce mélange de vie entrepreneuriale et de vie étudiante m’a beaucoup inspiré par la possibilité de rencontre, d’échange et d’enrichissement humain qu’il propose. 

Ici, les créateurs de French Acoustics travaillent sur de nouvelles enceintes créées sur le région. J’y ai photographié Damien, l’un des fondateurs, au travers d’un tableau où sont notées leurs recherches. Son regard qui se porte sur ses notes transmet toute l’ambition, l’espoir et le travail qui font l’histoire et le succès de leur start-up. 

 

Cannes, campus Georges Mélies, quelques étages plus bas 

L’ESRA a posé tout son matériel sur ce nouveau campus depuis quelques mois.
Ce jour-là, des dizaines d’étudiants travaillent au tournage d’un concert dans un studio. Cadreurs, régisseurs, monteurs, techniciens lumière… Chaque étudiant est à son rôle et il y règne un professionnalisme impressionnant. 

Je sortirai/sortais de cette séance photo en réfléchissant à ce que mon destin aurait pu être si j’étais née dix ans plus tard et que j’avais pu suivre cette formation. Ce campus est le campus de mes rêves ! Mais aucun regret sur mon chemin. Sinon, je ne serai pas là à vous écrire ces lignes aujourd’hui. 

 

Villa Arson, une matinée du mois de mars, 

Entrez avec moi dans ce lieu merveilleux qu’est la Villa Arson. Descendez les escaliers et vous irez, à l’instar d’Alice au pays des merveilles, à la rencontre de mondes créatifs et inspirés. C’est l’effet que cette séance photo m’a fait. Travailleurs de bois ou de poteries, peintres ou plasticiens… A chaque étage sa rencontre imprévue avec un univers singulier. J’ai voyagé dans les mondes d’artistes en création et en effusion qui ont nourri mon âme artistique.  

Le choix de cette photo a été compliqué, il y en a tant que j’ai aimé. J’ai choisi celle-ci pour le reflet. Elle nous raconte : “dans ce monde aux milles univers, quel artiste seras-tu ?” 

 

J’y rajoute une autre de mes photographies préférées. “Pour l’amour de l’art”, comme on dit. 

 

C’étaient les photos de la brochure de la Fondation UCA 2022.

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